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Gestion des déchets événementiels : les grands équipements nantais à la pointe

  • RSE,
  • La Cité des Congrès de Nantes,
  • Exponantes
Cité des Congrès de Nantes

Stands, signalétique, restauration… : l’activité événementielle induit un certain volume de déchets de différentes natures. À La Cité des Congrès et à Exponantes, on a pris le sujet à bras le corps depuis bien longtemps pour limiter au maximum ces déchets à la source, les collecter et les valoriser. Zoom sur des gestions responsables.

Précurseurs dans les démarches de certification durables (Exponantes et la Cité des Congrès sont certifiés ISO 20121 depuis plusieurs années), les deux plus grands sites d’accueil d’événements ont placé la gestion des déchets parmi les enjeux majeurs de leur politique de développement durable.

« Nous avons pris le parti d’opérer un tri à la source », indique Gilles Beutier, référent développement durable d’Exponantes « c’est-à-dire sur le lieu même de l’événement, depuis les phases de montage jusqu’au démontage ». De grands bacs sont ainsi mis à disposition dans les allées pour récupérer séparément les matériaux comme le bois, le plastique, le verre, le papier et le carton, mais aussi les biodéchets. À l’issue de l’événement, les déchets sont pesés puis répartis dans les trois unités de stockage que compte le site. Une fois pleines, les bennes sont acheminées vers le site de tri et de valorisation des déchets géré par l’opérateur agréé. « Une plateforme en ligne nous permet de connaître le volume de déchets traités et valorisés pour chaque salon, avec des informations précises sur leur destination (méthanisation, compostage, etc.). » Des indicateurs bien utiles pour évaluer la progression du site en la matière. Serbotel, l’un des plus gros salons produits par Exponantes, a ainsi atteint un taux de recyclage de 45,75 % en 2021. « Notre objectif est de passer d’une moyenne de 40 à 50 % de valorisation dans les cinq prochaines années » annonce Gilles Beutier.

Un système de tri avancé, mais accessible aux participants

À la Cité des Congrès, on a aussi mis en place ce traitement dit « 5 flux » sur les manifestations en phase de montage et démontage. « Nous avons expérimenté des démarches de tri beaucoup plus poussées, confie Sophie Hommeau, responsable qualité et RSE, allant jusqu’à récolter 40 types de déchets différents. Quelques événements s’inscrivent aujourd’hui dans cette démarche, mais cela demande un accompagnement spécifique par des prestataires spécialisés comme Solutions Recyclage ou Aremacs. Aller très loin dans le tri représente une opportunité de réflexion sur l’éco-conception d’un événement, mais nous avons constaté qu’auprès des participants, il était préférable de se contenter d’un simple tri deux flux (recyclable ou non), au-delà, le public est vite perdu face à des consignes complexes, qui de surcroit varient selon les lieux. Nous nous appuyons plutôt sur nos parties prenantes pour faire passer des messages, comme les traiteurs ou les standistes, avec lesquels nous avons davantage d’interactions. »

Persuader et convaincre : un levier dans la réduction des déchets

« Nous incitons nos clients à ne pas utiliser de moquettes pour habiller leur stand ni de coton gratté sur les cloisons, comme nous le pratiquons sur nos salons produits en interne, comme Creativa. » Les alternatives ? « des cloisons en pin, des dalles de moquettes réutilisables ou, mieux encore, pas de revêtements de sol. » Un engagement partagé par la Cité des Congrès « Par son aspect cosy et parce qu’elle délimite bien les espaces, la moquette est encore trop souvent perçue comme incontournable » regrette Sophie Hommeau. « Nous devons pousser d’autres solutions aux organisateurs comme la location de plantes vertes, qui remplissent bien ces deux fonctions. »

Des solutions du côté du réemploi et de l’économie circulaire

Et pour limiter l’impact des matériaux dont on n’a pas pu éviter la production, nos grands sites événementiels privilégient des solutions qui prolongent leur cycle de vie en s’appuyant sur les acteurs de l’économie circulaire. Lors d’une grande compétition de handball au Parc des expositions, un habillage en bois autour de la tribune a ainsi été récupéré, reconditionné et proposé à la vente par Articonnex. À la Cité des Congrès, quand la signalétique sous forme de bâche est requise (le site tend de plus en plus à privilégier une signalétique digitale), les prestataires standistes recourent aux acteurs de l’économie circulaire comme Lilokawa, qui transforme les kakémonos en sacs ou en t-shirts.

Une démarche d’amélioration continue

Des pratiques qui évoluent grâce à une démarche d’amélioration continue. « Nous sommes en réflexion permanente pour améliorer nos process, confie Gilles Beutier. Nous avons notamment un axe de progression sur les déchets générés par le public, par exemple aux abords des foodtrucks. »


« Nous cherchons toujours le bon modèle, concède Sophie Hommeau. Il faut déployer beaucoup de moyens humains. Quand, lors des conférences, nous remplaçons les bouteilles d’eau en plastique par des verres et des carafes sur les tables des intervenants, cela demande davantage de logistique et de moyens pour laver et remplacer cette vaisselle, surtout quand les tables rondes s’enchainent. Ces changements impliquent aux équipes de s’adapter et de s’approprier de nouveaux modes de fonctionnement. »


« Le contexte légal nous aide aussi à avancer. Depuis 2021, la distribution gratuite de bouteilles d’eau en plastique est ainsi proscrite dans les établissements recevant du public. » Mais pour Sophie Hommeau, une des clés réside dans la finesse de l’argumentaire. « Nos clients sont de plus en plus sensibilisés à la réduction des déchets, mais la marge de progrès reste importante. Ce n’est pas une question de mauvaise volonté de leur part, mais plutôt de prise de conscience. Nous devons encore travailler notre discours par des informations précises et des arguments percutants. On avance par étapes. »  Le site est ainsi passé de 14 % de valorisation des déchets en 2019 à 38 % aujourd’hui. « Notre objectif est d’atteindre les 45 % en 2024 ». Depuis le début de l’année, la Cité des Congrès a ajouté les mégots de cigarettes à sa panoplie de déchets valorisés.

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